Le rapport publié par l’IGF le 30 novembre 2022 a révélé que l’acquisition par AVZ de 60 % des actions de la société Dathcom violait les dispositions de l’accord de joint-venture. En réalité, un examen attentif des événements entourant cette transaction met en lumière des soupçons de corruption. Il est recommandé à l’IGF d’approfondir cette affaire pour récupérer les pertes significatives subies par l’État.
AVZ n’est pas le découvreur des ressources et des gisements du projet Manono.
Selon l’arrêté ministériel du 28 décembre 2016, la RDC a accordé à la société Cominière le permis PR 13359, couvrant la concession minière à Manono, composée de 221 carrés miniers. Le périmètre comprend sept grands corps pegmatitiques : Roche Dure (le plus grand pegmatite de la région de Kitotolo), Kyoni, M’Pete, Tempete, Carrière de l’Este, Malata et Kahungwe, ainsi que plusieurs plus petits pegmatites non nommés.
En moins de trois mois, la mine de classe mondiale de Manono a été vendue trois fois.
L’examen de la chronologie révèle que l’acquisition par AVZ de 60 % des actions de Dathcom pour un prix extrêmement bas est très suspecte et semble corrompue. Voici la chronologie des événements :
– 17 octobre 2016 : signature de l’accord de joint-venture Dathcom.
– 28 novembre 2016 : signature de la feuille de conditions pour la cession de 60 % des actions de Dathcom, avec un prix convenu de 500 000 dollars australiens.
– 6 décembre 2016 : AVZ paie les 500 000 dollars australiens.
– 13 janvier 2017 : Cominière cède les droits miniers du projet Manono (PR13359) à Dathcom.
En moins de trois mois, la mine de classe mondiale de Manono a été transférée trois fois, pour finalement atterrir entre les mains d’AVZ.
Le 2 février 2017, avant qu’AVZ n’entreprenne aucune exploration, AVZ a annoncé publiquement que le projet Manono était un projet de lithium de classe mondiale, ce qui prouve que c’était un complot.
AVZ a dissimulé 420 millions d’actions dans le prix d’acquisition
En dehors des conditions stipulées dans l’accord de joint-venture de Dathcom, AVZ a versé de grandes quantités d’actions en Australie au cédant de parts, aux dirigeants de la société et à des tiers.
Selon les annonces des 2 février et 2 mars 2017, les conditions d’acquisition des 60 % des actions comprenaient :
– L’émission de 260 millions d’actions au cédant de parts.
– L’émission de 100 millions d’actions à Klaus Eckhof, alors directeur d’AVZ.
– L’émission de 60 millions d’actions à d’autres parties pour leur aide dans la conclusion de la transaction.
La valeur de ces actions équivaut à 8,4 millions de dollars australiens, soit 17 fois les 500 000 dollars australiens convenus pour la transaction. Et ces conditions de transaction ne sont pas reflétées dans l’accord de joint-venture.
Révélations médiatiques
M. Klaus Echhof est un Allemand. Le journal national TAZ de son pays a publié un article en 2020 révélant les problèmes de corruption liés à l’acquisition par AVZ de 60 % des actions du projet Manono.
En 2018, le média français Le Grand Continent avait également révélé ce problème dans un article.
Voici les liens vers les deux articles. Les personnes intéressées peuvent consulter les reportages originaux :
– [TAZ – Affaires controversées en Afrique centrale]
(https://taz.de/Umstrittene-Geschaefte-in-Zentralafrika/!5693175/)
– [Le Grand Continent – Guerre d’influence au Congo pour l’accès aux minerais d’avenir]
(https://legrandcontinent.eu/fr/2018/07/29/guerre-dinfluence-au-congo-pour-lacces-aux-minerais-davenir/)