LES CENTRES DE NEGOCE, UN MOYEN D’ASSAINIR LES CONDITIONS DE L’EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE. L’EXEMPLE DU CENTRE PILOTE DE MUSOMPO.

Parmi les questions les plus sensibles et qui constituent un défi majeur pour les gouvernant du Lualaba, celle de l’exploitation minière artisanale occupe une place de choix. Tellement, le flux de la population qui y travaille et en  tire le pain est considérable et évolue de façon exponentielle, la problématique mérite une attention particulière, si non, les conséquences peuvent être très fâcheuses et induire des effets d’entrainement sur le reste du cours de vie de la communauté et des compatriotes comme cela a été le cas dans le passé avec des soubresauts récurrents créant des crises et des rebondissements.

Quoique légale, l’exploitation minière artisanale s’est faite dans des conditions tellement anarchiques dans le passé, à cause de la recherche du gain facile, tout le monde cherchait les minerais les plus faciles à obtenir jusqu’à faire des intrusions dans des zones industrielles appartenant à autrui, allant à décourager ces partenaires de taille qui contribuent non sans importance au budget national.

Les autres faits contextuels qui échappent à plusieurs dans la compréhension de ce phénomène  sont  que l’on parle très souvent des écueils qui hantent l’exploitation minière artisanales sans se poser les questions les plus récurrentes à résoudre si l’on veut s’en sortir :

  • la proximité de ces gisements avec des zones résidentielles c’est-à-dire non autorisés par l’Etat ;
  • La non maitrise des règles de sécurité ce qui causaient plusieurs accidents et éboulements et des statistiques de ces exploitants ;
  • Le caractère informel de l’exploitation, ce qui faisait échapper aux services de l’Etat de capter les recettes dues ;
  • L’intrusion des enfants et femmes enceintes dans les sites d’exploitation.

Ceci a amené plus d’une personne à penser que cette forme d’exploitation ne servait plus à rien car elle maintenait ses exploitants dans une pauvreté sans précédent, et soulevait les questions de traçabilité et de risque d’embargo.

De tout ce qui précède, une réforme s’avérait impérieuse pour espérer faire tirer profit de cette exploitation à tous les partenaires et intervenants du secteur. C’est à l’arrivée de nouvelles autorités provinciales en 2015 après le démembrement des provinces qu’une série de consultations a été initiée pour faire accoucher d’une réforme dite de l’exploitation minière artisanale.

De l’aperçu de la réforme initiée dans l’exploitation minière artisanale au Lualaba.

Après consultation de toutes les couches intervenant dans le secteur, la réforme initiée poursuit donc deux principaux objectifs ci-après :

  1. Mettre fin à cette exploitation anarchique dans les sites résidentiels ainsi que ceux industriels, qui risquaient de créer préjudice à nos minerais dans la phase de la commercialisation.
  2. Définir un programme de délocalisation des creuseurs vers des zones d’Exploitation Artisanales qui sont des sites destinées aux coopératives par excellence.
  3. Créer des centres de négoces pour faire rencontrer les vendeurs et acheteurs des produits miniers de l’artisanat provenant des ZEA, résoudre les problèmes récurrents de teneurs en minéraux de valeur, humidité, le poids sec ainsi que le taux de radioactivité en créant des laboratoire indépendants de certification.
  4. Assurer la traçabilité physique et documentaire des minerais du puit jusqu’au centre de négoce
  5. Mettre fin à la prolifération des dépôts illicites dans les quartiers résidentiels et le long de la route ou dans les concessions privées
  6. Organiser un guichet unique pour bien recouvrer les taxes et redevances..

Commencée avec le site de Kasulo, les résultats méritent d’être extrapolés sur tous les sites.

Au seuil de son nouveau mandat, le gouvernement provincial conduit par son Excellence Richard MUYEJ a voulu porter à cœur cette réforme afin qu’elle induise les résultats projetés dans les objectifs.

Face aux cris de détresse et inquiétudes enregistrés surtout de la part des exploitants industriels se plaignant de l’intrusion dans leurs concessions, le gouvernement provincial s’est dit conscient et promet de s’engager pour assainir le secteur.

Ce secteur emploie plus 170.000 creuseurs qui sont regroupés sur plusieurs sites miniers et travaillant dans des conditions difficiles.

Face à ceci, la Province avait tenu à faire agréer par le ministère national des mines, le site pilote de Kasulo en partenariat avec la société HUAYOU/CDM qui réunit les conditions idoines et répond aux normes internationales en matière des petites exploitations minières. Notons que pour le site pilote de Kasulo, les résultats ci-après ont été atteints à ce jour :

  • Aucun accident grave grâce à la découverture esthétique
  • Aucune personne non identifiée sur le site grâce au contrôle facilité par la seule porte d’accès au site et port des badges
  • Pas d’enfants ni femmes vulnérables sur le site ;
  • Possession des cartes d’identification par chaque creuseurs
  • La traçabilité des produits miniers est assurée ;
  • Le paiement des taxes devient aisé
  • Les statistiques sont bien tenues et permettent au Gouvernement d’appliquer les taxes dans les conditions régulières.

.toute cette lutte vise à trouver les moyens d’anoblir cette occupation choisie par une frange importante de la population.

Cette expérience est appelée à se repiquer sur d’autres sites constitués des ZEA mise à la disposition de la province par le Gouvernement de la république.

Il faut noter également que dans le même ordre d’efforts, en symbiose avec le Centre d’Expertise, d’évaluation et de Certification des substances minérales précieuses, CEEC, un guichet unique des exportations des produits miniers a été créé regroupant ainsi en un seul lieu tous les services intervenant dans le circuit de l’exploitation des minerais.

Bien avant la découverture de certains sites s’avère importante. Jusque-là, seul SICOMINES a été la première entreprise à entendre le plaidoyer du gouvernement provincial et a pu accepter d’accompagner ce projet en décaissant 2.500.000 dollars Américains qui ont permis de viabiliser trois zones d’exploitation artisanale dont les ZEA 297,076 et 078. Lae prochain palier vise 10 autres sites mais cela nécessite bien entendu des moyens financiers conséquents. Le Gouvernement Provincial en a profité pour demander aux miniers industriels d’emboiter le pas de Sicomines afin d’aider le gouvernement à les aider à sortir les exploitants artisanaux des sites industriels. Ce plaidoyer vise également à organiser les artisanaux en des sociétés coopératives pour espérer avoir en face des interlocuteurs valables et partenaires pour l’encadrement de cette masse de jeunes. Ce centre de négoces construit avait été envisagé bien avant la révision du code minier, il y en aura à Kasulo et à Kisanfu. A ce jouir le centre de Musompo est largement avancé, les travaux effectués jusqu’à aujourd’hui ont été pour faire les routes d’accès, les dépôts, la construction de trois laboratoires, d’un restaurant et des toilettes.

Avec l’avènement de ces centres, tous les dépôts et comptoirs clandestins seront fermés et toutes les transactions ne se feront désormais qu’en ces centres afin d’assurer l’origine des produits, d’en maitriser les statistiques et d’en tirer réellement bénéfice.

sachant que l’assainissement de la chaine d’approvisionnement est encore un défi majeur, il faudra travailler dur pour la découverture de ces sites, l’isolement et l’éloignement d’une façon efficiente les enfants et femmes vulnérables, l’encadrement technique des exploitants pendant le déroulement des travaux pour espérer annihiler les risques d’accident et la prise en charge sanitaire des creuseurs par des mutuelles appropriées.

Le Gouverneur de Province se dit être confiant dans l’avenir car les stratégies pour la mise en œuvre de la réforme sont prometteuses. L’appel est donc lancé à tous de soutenir ce projet qui valorisera ce secteur d’activité qui produit 20 pourcent des minerais provenant du Lualaba. Que tous et chacun s’approprie cette réforme.

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